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LE PERIL FECAL
Les conséquences liées au manque d’eau sont :
Déshydratations, maladies à transmission féco-orale dites « maladies des mains sales » que sont les maladies diarrhéiques, mais aussi les maladies dermatologiques (gale) ou ophtalmologiques (trachome) et les maladies transmises par les poux et les tiques par manque d’hygiène corporelle et de lavage des vêtements.
Les maladies liées au péril fécal sont :
Le choléra et tous les syndromes cholériformes caractérisés par une diarrhée liquide dus à des germes non invasifs, en particulier chez l’enfant, à des virus gastroentériques.
Les dysenteries bacillaires ou shigelloses, les campylobactérioses, les yersinioses, les colibacilloses sont dues à des microbes invasifs causes de diarrhées glairo-sanglantes. Il en est de même de l'amibiase colique.
La fièvre typhoïde et les salmonelloses non typhiques.
Les hépatites virales A et E.
La poliomyélite.
L'eau contaminée par les fèces humaines provenant par exemple des égouts municipaux, de fosses septiques et de latrines constitue une source de préoccupation particulière. Les fèces animales contiennent également des micro-organismes qui peuvent causer la diarrhée aigue et la dysenterie.
PAS ENCORE D’ACCÈS AUX SANITAIRES
La cible 10 de l'objectif 7 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) a réduit de moitié - depuis 2009 -, la proportion de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d'assainissement de base.
Pour autant, il reste encore un milliard de personnes sur la planète qui n’ont pas du tout l’usage des toilettes et font leurs besoins à l’air libre, généralement à proximité d'un point d'eau.
Or, selon un rapport d'un institut de recherche de l'ONU (publié mardi 3 novembre 2015), une nouvelle étude vient de démonter l’intérêt de cesser de considérer nos déjections comme un déchet, mais plutôt comme une ressource.
Les analyses réalisées au cours de cette étude ont montré que l’urine humaine contient 300 grammes de phosphore, 900 grammes de potassium et 300 g de soufre par mètre cube, tandis que les excréments produit en un an par une seule personne sont riches de 4,5 kilos d’azote et 550 grammes de phosphore.
UN GRAND POTENTIEL D’ENERGIE DANS LES EXCREMENTS HUMAINS
En effet, le biogaz est le produit de la fermentation des matières organiques, que l'on peut trouver dans les décharges, boues de stations d'épuration, effluents d'élevage, etc. Il contient une grande proportion de méthane et possède donc un gros potentiel énergétique.
L’idée est que, plutôt que d’envoyer les excréments en station d’épuration ou dans la nature, mieux vaudrait les collecter et les convertir en une source d’énergie.
Le biogaz ainsi obtenu pourrait fournir, mondialement, une quantité de combustible suffisante à alimenter 138 millions de foyers !
A lui seul, le gaz naturel (ou méthane) qui forme 60 % de ce biogaz, représenterait une valeur de 9,5 milliards de dollars, d’après les estimations de l’université des Nations unies.
LE PRINCIPE
Ce sont les bactéries qui produisent le biogaz, via un processus naturel de dégradation de matière organique (ou biomasse), comme la matière fécale, dans des conditions d’anaérobie (absence d’oxygène). Ce même processus est exploité en agriculture par la “méthanisation”, la production de méthane à partir des déjections des vaches d’élevage, et pourrait être utilisé lors de missions spatiales habitées.
Les chercheurs suggèrent à présent de le mettre en place en substitution du réseau des eaux usées.
Mais extraire du combustible de nos excréments n’est que l’un des bénéfices possibles. Dans le rapport réalisé par l’Institut pour l’eau, l’environnement et l’énergie (une branche de l’université des Nations unies basée au Canada), le concept est poussé jusqu’au bout, puisque même une fois brûlé comme combustible, le biogaz peut encore servir.
LES FOCUS LES FOCUS LES FOCUS LES FOCUS LES FOCUS LES FOCUS
UN DOUBLE AVANTAGE SANITAIRE ET ENVIRONNEMENTAL
Il est évident qu'une telle récupération des excréments humains pour produire de l'énergie aurait également l'avantage de fournir des toilettes à toutes ces personnes, améliorant considérablement l'hygiène.
La récupération de la matière (fécale) première se ferait au moyen de toilettes ayant l'avantage supplémentaire d'améliorer les conditions de vie et la santé des personnes concernées. Car le manque de sanitaires est responsable de 10 % de toutes les maladies mondiales.
Par ailleurs, les auteurs de l’étude précisent que : « De plus en plus, les eaux usées sont traitées pour récupérer de l'eau, et notamment étendre les terres agricoles dans des régions arides, et il y aurait de la même manière un potentiel technique, surtout dans les zones rurales et les petites villes, à produire de l'énergie à partir des excréments dans les pays en développement. Nous recyclons déjà efficacement dans l'agriculture les éléments nutritifs se trouvant dans les excréments et l'urine humains dans de nombreux endroits du monde, mais le potentiel énergétique de ces déchets est largement ignoré à ce jour ».
Merde alors, qu'attendons-nous donc ?
Focus au 15/11/2015
GENERER DU BENEFICE DURABLE
Une fois carbonisé, le biogaz donne un produit équivalent du charbon de bois. Et plus durable, de surcroît : alors que ce dernier est obtenu à partir des arbres, le biogaz généré par les déchets corporels humains pourrait fournir 2 millions de tonnes d’une matière équivalente en termes énergétiques.
Et ce, sans abattre un seul arbre ou arracher la moindre plante : ce qui n'est pas rien dans des pays arides ou en voie de désertification !
Les gains possibles pour l’économie et l’énergie sont donc flagrants. Mais d’après les experts de l’ONU, les bénéfices pour l’environnement et la santé humaine seraient encore plus importants, surtout dans les pays les moins développés économiquement, où les sanitaires manquent cruellement dans de nombreuses régions.