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LE PROCEDE WATEX


Linnovation technologique est une réponse qui doit être mise au service des pays arides !


Prenons l’exemple de l’Afrique de l’Ouest  et plus particulièrement les pays du Sahel : dans ces pays, la diminution des précipitations est l’une des conséquences les plus importantes du changement climatique sur notre planète, du fait qu’ils subissent des variations importantes de pluviosité liées à l’évolution de la circulation atmosphérique et de la température des eaux de surface tropicales dans le Pacifique, l’océan Indien et l’Atlantique.


Face à ce constat, plusieurs organisations gouvernementales et ONG œuvrent dans les pays du Sahel avec les communautés locales pour mettre au point des dispositifs d’alerte précoce sur le continent (CEWS) collectant des données sur les précipitations et la sécurité alimentaire.


Le principal motif : la survie des systèmes classiques était compromise par le coût de la collecte et de la diffusion des informations, réalisées lors de réunions mensuelles ou bimensuelles organisées au plan local, régional et national. Des systèmes CEWS assistés par les TIC font ainsi leur apparition pour collecter, analyser et diffuser des informations susceptibles d’atténuer l’impact des périodes critiques de sécheresse.

  

Sachant que l’intérêt de systèmes CEWS assistés par les TIC est aussi économique, puisque, selon le Bureau de la coordination humanitaire des Nations unies, chaque dollar dépensé pour la prévention des catastrophes permet d’épargner entre quatre et 7 USD d’aide humanitaire.


LES CEWS


Exemple : le système d’alerte contre la famine FEWS NET (Famine Early Warning Systems Network), financé par l’USAID, collabore avec des partenaires nationaux, régionaux et internationaux (comme la NASA) pour fournir une information fiable et préventive sur les risques potentiels de crise alimentaire ou d’insécurité alimentaire localisée.


Ce système permet à des professionnels aux États-Unis et en Afrique de surveiller toute une série d’informations sur les conditions météorologiques et les récoltes, recueillies par satellite ou sur le terrain, qui sont autant d’indicateurs d’un risque de crise ou d’insécurité alimentaire. Il s’agit là d’informations fondamentales puisque, selon le Rapport sur le développement humain 2007/08, l’Afrique subsaharienne est la région du monde la moins bien équipée en stations météorologiques.


LE PROCEDE WATEX


C’est dans ce cadre des systèmes CEWS que le procédé Watex (pour water exploration) de la société Radar Technologies France - développé avec l’USGS (Institut de géologie des États-Unis) et l’Unesco - a permis de repérer un bassin aquifère dans le centre du Darfour qui s’étendrait sur plus de 135 000 km².


Le procédé Watex permet de rechercher des réserves d’eau renouvelables et de produire des cartes des eaux souterraines de manière à aider les foreurs et les décideurs dans le développement de la recherche des ressources en eau du sous sol. Ainsi, le système peut détecter les nappes souterraines à des profondeurs de 40 mètres ou plus et il permet la modélisation des cartes aquifères.


S’appuyant sur des technologies radar de télédétection dernier cri, l’étude a révélé de vastes étendues de terre contenant suffisamment de réserves d’eau souterraines pour alimenter 33 millions de personnes toute l’année (à raison de 15 litres d’eau par jour).


Ces nappes phréatiques renouvelables sont aisément accessibles, puisque situées en moyenne à 50 mètres de la surface dans des sédiments non consolidés faciles à creuser. Pour l’alimentation en eau des 2.5 millions de déplacés internes qui vivent là, ce résultat est inespéré !


A noter que le taux de succès lors des forages effectués sur les indications du procédé Watex, appliqué à des zones de plusieurs centaines de kilomètres carrés, atteint quasiment 100 %, contre moins de 50 % pour les techniques classiques. Depuis, la technique a été utilisée en Afghanistan. Elle a également permis la découverte de sols cultivables dans un désert rocheux du sultanat d'Oman.

 LES FOCUS             LES FOCUS              LES FOCUS              LES FOCUS            LES FOCUS             LES FOCUS

Le destin d’Alain Gachet bascule en juin 2002, en plein désert de Syrte, en Libye. Au cours d'une prospection pétrolière, il détecte sur ses écrans radar une gigantesque fuite d'eau dans les installations souterraines de Kadhafi. Cela lui vaut quelques frayeurs : Kadhafi fait décapiter toute la direction de l'hydraulique de Benghazi…


Mais cette mésaventure fait aussi naître en lui un espoir fou : "Et si la technologie spatiale pouvait permettre de trouver de l'eau enfouie profondément dans les sols de terres arides ? "


DE L'EAU POUR LES RÉFUGIÉS


En 2004, le géologue utilise pour la première fois un procédé novateur à la demande du Haut-Commissariat aux réfugiés, qui lui donne quatre mois pour sauver 200 000 réfugiés qui meurent de soif au Darfour, aux confins du Tchad et du Soudan....


Pour y parvenir, le chercheur français amalgame plusieurs techniques récentes, dont les images en trois dimensions de la topographie terrestre et les images radar montrant la morphologie des bassins versants et les fractures rocheuses où s'infiltre l'eau. Des données pluviométriques sont ajoutées. Enfin, un traitement de l'image, dont Alain Gachet est l'inventeur, permet de gommer les obstacles de surface et de discerner sans ambiguïté les zones d'humidité souterraine. Le traitement de l'image permet ensuite de discerner sans ambiguïté les zones d'humidité souterraine. C’est un outil de détection quasi unique en son genre qui permet de trouver l’eau des sous-sols, presque partout ou il y en a. 


La technique permet ainsi d'éplucher un pays comme un oignon, et de focaliser les recherches au sol sur les zones intéressantes.


Au début, cette bataille de l'eau se livre dans la pénombre de ses écrans d'ordinateur, à Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône. Des jours et des nuits de calculs lui seront nécessaires pour éplucher un territoire aride de 80 000 km2.


Mais à la fin, la persévérance paie, puisque des rivières fossiles souterraines chargées d'eau apparaissent sur son écran.


Reste ensuite à vérifier sur place les découvertes. "L'eau a jailli dans les camps de Touloum et d'Iridimi en même temps que nos larmes, se rappelle le chercheur. C'était un moment de bonheur absolu, une revanche contre la mort et la folie qui nous entouraient. " Depuis, sur ses indications, 1 700 puits ont été forés au Darfour et au Tchad. Son procédé breveté a également fait ses preuves en Afghanistan, Angola, Éthiopie, au Gabon, au Togo jusqu'au désert rocheux du sultanat d'Oman.


Le taux de succès lors des forages effectués sur les indications du procédé Watex, appliqué à des zones de plusieurs centaines de kilomètres carrés, atteint 95% environ, contre moins de 50 % pour les techniques classiques. La technique a été utilisée en Afghanistan, en Irak et dans la zone aride du Kenya. Elle a permis de découvrir 200 milliards de mètres cubes d'eau potable enfouis à 300 mètres de profondeur, dans les plaines arides de la vallée du Rift, dans la région du Turkana.


De l'or bleu, en quantité suffisante pour alimenter pendant 70 ans les 17 000 habitants de Lodwar, la capitale du district. Sachant que l'agriculture naissante y est en plein essor et que des champs de maïs et de légumes fleurissent tout autour de la ville. Mais cette eau peut être aussi synonyme d'immense espoir déçu. Comme pour les 160 000 nomades du Turkana qui vivent encore comme à la préhistoire, se nourrissant du sang des bêtes mélangé à du lait pour survivre. Le principal puits d'exploration prévu pour les alimenter ayant été démonté et les forages stoppés : les fonds du gouvernement kenyan pour poursuivre les travaux s'étant évaporés au milieu des sables de la corruption…

ALAIN GACHET


Fils d'un employé du service des eaux et forêts de la France coloniale, il a vu le jour à Madagascar, où il a "appris à connaître la nature et eu envie de découvrir le monde".


Arrivé en France à l'âge de 18 ans, il devient ingénieur des mines et entre chez Elf Aquitaine, où il cherchera, pendant vingt-cinq ans, des gisements de pétrole et de gaz. En 1996, il s'en va, à la suite d'un "désaccord profond sur le comportement de l'entreprise pendant la guerre civile au Congo". Il fonde alors sa société d'exploration pétrolière, gazière et minière à partir d'images satellite.


Par la suite, sa société, Radar technologies international (RTI), devient le partenaire officiel des Nations Unies et du Département américain pour la recherche de l'eau dans les zones post-conflits.

DE L'EAU POUR L'AFRIQUE


Un projet similaire est en cours en Ethiopie et au Togo. Le procédé Watex  a également permis la découverte de sols cultivables dans un désert rocheux du sultanat d'Oman. Au passage, il convient de rappeler que cette méthode de détection permet aussi de trouver et de cartographier des gisements du pétrole, du gaz, d'or et de diamants etc..


Finalement, c’est une véritable révolution capable de sortir les populations de la misère dans laquelle elles vivent du fait de manque d’eau, d’éradiquer la famine et la malnutrition dans de nombreux endroits sur la planète. A ce sujet, Alain Gachet tient à souligner qu’il cherche des réserves d'eau renouvelable et non fossile. Et que concernant l'eau fossile, il faut la garder pour le futur des populations concernées !


Pour autant, si à moins de 80 mètres de profondeur, les eaux sont souvent polluées par les pesticides, engrais et autres rejets d'eaux usées, les forages au-delà sont de leur coté très onéreux. Ainsi, il faut compter 200 000 dollars pour équiper un puits à 300 mètres (contre à peine 6 000 dollars pour un puits classique). Certes, c'est très cher, mais c'est vital : car plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et, chaque jour, 30 000 meurent à cause d'une eau impropre.


Néanmoins, il faut savoir que les réserves d’eau potable souterraines sont deux cents fois plus importantes que celles qui coulent sur la surface de notre planète. Et surtout, il y a assez d’eau pour arrêter nombre de guerres, reconstruire l'agriculture et redonner dignité et espoir à des millions d'hommes.

Malheureusement, une nouvelle fois, tergiversations internationales, faible coopération des organismes humanitaires, financements détournés, lobbying et pressions des grandes multinationales de l’eau et du traitement… font toujours et encore obstacle à l’accès de cette ressource vitale qu’est l’eau.


FOCUS AU 15/11/2015



* « L'homme qui fait jaillir l'eau du désert » aux éditions JC Lattès