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 Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous. (Gandhi)

CHRONIQUE DU 15/12/2015        

Une fois ne sera pas coutume, je vais débuter cette chronique par un "coup de gueule" personnel.


Le 10 décembre dernier, surlendemain de notre interview de Yann Arthus Bertrand, j’ai été informé que ce dernier serait l’invité de l’émission “On n’est pas couché” sur France 2. Bien que ne regardant plus depuis longtemps ce genre de talkshow sans grand intérêt, j’ai néanmoins décidé d’écouter le débat avec notre ami Yann.


Sidérant et minable, ce sont les seuls qualificatifs qui me viennent à l’esprit pour définir ce que j’ai alors vu et entendu de la part des animateurs de cette mascarade audiovisuelle (censée apporter un éclairage objectif sur l’actualité) qui officient, rappelons-le, sur le service public télévisuel. 


Tout d’abord, la palme de l’imbécilité revient à Yann Moix qui, en bon petit Torquemada de service, a choisi de comparer “Human”, le film de Yann Arthus Bertrand, à un long-métrage porno.


Se revendiquant de cette caste de « sachants autoproclamés » qui a réussi à prendre le pouvoir sur les consciences, notre inquisiteur à l’égo surdimensionné - voyant que Yann ne savait que répondre face à un déferlement incompréhensible de méchanceté gratuite et de crasse intellectuelle - n’a rien trouvé de mieux, pour avoir le dernier mot, que de se fendre d’un commentaire comme quoi ce dernier était un mauvais réalisateur, ce qui expliquait que lui, Yann Moix, n’avait rien compris à « Human ».


Petit homme ! Mais à sa décharge, il est vrai que tout le monde ne peut pas se targuer d’être le réalisateur de l’œuvre cinématographique planétaire qu’est « Podium »…


Vous me direz, il n’était pas seul sur le plateau. Par galanterie, je passe rapidement sur Léa Salamé qui participait une nouvelle fois à la curée hebdomadaire et qui ne s’est même pas excusée lorsqu’elle a été prise en défaut de rigueur journalistique en accusant Cyril Dion (venu présenter son film écologique « Demain ») de porter des chemises à 150€ et d’habiter à Montmartre, alors que le « pauvre » crèche à Dreux, en banlieue populaire de la région parisienne, et porte des chemises en tissu recyclé (en fait, les infos correspondaient à celles du grand ami de Yann Moix, le très modeste, lui aussi, Bernard Henry Lévy)… et j’en arrive à Laurent Ruquier.


Cyniques, égoïstes et révélateurs, tels ont été les propos de l’animateur de “On n’est pas couché” lorsqu’il a contredit le bien-fondé de l’action de Yann Arthus Bertrand, en affirmant que la solution « naturelle » serait de continuer à polluer la planète et de laisser s’éteindre la biodiversité et avec elle, l’humanité. Et à la question de Yann de savoir s’il comprenait que, ce faisant, c’était nos enfants qu’on condamnait, notre animateur/directeur de conscience a cyniquement répondu qu’il n’avait pas d’enfants, donc qu’il ne se sentait pas concerné….


Sans commentaires ! Ou plutôt une question : est-il normal que, sur le Service Public, des animateurs ou des clowns médiatiques puissent impunément se servir de leur notoriété pour orienter à leur guise et de façon partisane le débat sociétal ?


Pour en venir maintenant à la COP 21 - qui était à l’origine l’objet de la venue de Yann Arthus Bertrand sur la chaine publique -, que dire, si ce n’est qu’à lire et entendre tous les médias français depuis plusieurs mois, rien ne sortirait de positif et de concret de cette grande messe médiatique, et qu'aucun accord ne verrait le jour.... Mais ils l’ont fait !


Que ne nous a-t-on pas expliqué : que jamais 195 états ne parviendraient à se mettre d’accord, que les Etats Unis et la Chine videraient le texte de son contenu, qu’il serait à minima, que les petits Etats insulaires seraient ignorés, qu’on n’arriverait jamais à faire acter qu’il fallait impérativement contenir le réchauffement sous le seuil des 2°C…. Mais ils l’ont fait !


Certes, cet accord est avant tout symbolique, on sait que ce n’est qu’une étape, que ce ne sont que des engagements et qu’il reste des inquiétudes, notamment sur les capacités et volontés à mettre en œuvre les décisions qui ont été prises…. Mais ils l’ont fait !


Et le symbole est d’autant plus fort que cet accord historique et planétaire (et oui) aura eu lieu à Paris, presque un mois jour pour jour après les attentats du 13 novembre. Attentats, dont je suis convaincu au passage qu’une des raisons profondes était certainement de paralyser en amont la tenue de la COP 21, dont le but est de sauver la planète, contrairement à ce que souhaitent les égorgeurs du groupe état islamique, qui inscrivent leur planification terroriste dans le calendrier apocalyptique de l'islam.


Pour en revenir à la COP 21, alors bien sûr, François Hollande et son gouvernement vont capitaliser sur cette réussite, mais après tout, qu’est ce qui empêchait le précédent gouvernement et l’opposition actuelle de continuer sur la dynamique du grenelle de l’environnement, au lieu d’opérer un virage tactique à 360°, en annonçant que l’écologie, on en avait soupé ?


Les batailles et les guerres perdues se résument souvent en deux mots : trop tard !


J’entends bien aussi les indécrottables détracteurs de toute avancée, mais je remarque que le climat et l’état de notre planète ne faisaient pas vraiment partie des ingrédients de la tambouille électorale lors des dernières régionales et ce, même pour les recettes concoctées par les partis « écolos », dont on a pu constater au final qu’ils ne servent presque à rien (au contraire des associations), si ce n’est à écœurer les citoyens, et de l’écologie, et de la politique.


A ce sujet, il est intéressant de constater qu’en pleine participation à la COP 21, plusieurs climatologues reconnus (dont un qui n’est rien de moins qu’à l’origine de l’appel contre le réchauffement climatique) ont lancés un appel à une expansion massive de l’énergie nucléaire pour la faire passer de 11% de l’énergie produite dans le monde, à 17% avant 2050. Pour ces savants émérites, le nucléaire est la seule énergie suffisamment efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Et à les entendre argumenter sérieusement, la multiplication des champs d’éoliennes et de panneaux solaires ne seraient, ni plus, ni moins, qu’un cautère sur une jambe de bois… .


Alors une simple question : le cheval de bataille des « écolos » est la fin du nucléaire, mais ne devraient-ils pas changer de braquet et mettre comme priorité de faire interdire tous les pesticides, quand on sait qu’il ne reste que 7 % de cours d'eau en France vierges de toute trace de pesticide, que le traitement de ces pesticides dans l’eau potable a un coût de plus en plus insupportable pour les finances publiques et celles des consommateurs, que leur épandage continu est en train d’anéantir les populations d’abeilles et d’oiseaux insectivores, pour ne citer qu’eux, et que la santé des populations est maintenant en danger ?


Au passage, on aurait aimé en débattre et faire entendre nos petites voix d’électeurs à l’occasion des régionales, mais force est de constater que les partis politiques sont restés sourds au questionnement citoyen.


Nous concernant, nous avons adressés 19 questions précises (que vous pouvez retrouver dans la rubrique presse) aux candidats têtes de liste de la région PACA. Une seule a daigné nous répondre, mais vu le niveau de médiocrité des débats, qui se situaient bien souvent au ras du caniveau, et vu que les programmes se résumaient quasi exclusivement à des attaques ad hominem et à des surenchères dans les anathèmes, l’insulte et la calomnie, nous n’avons pas souhaité révéler, avant le jour du vote, la provenance de la seule réponse qui nous est parvenue. Et pourtant, croyez-moi, ce n'est pas l'envie qui nous a manqué....


Il n’empêche et sans vouloir rentrer dans le débat politicien, je suis pour le moins circonspect lorsque je vois l’ensemble de la classe politique faire front commun contre l’extrême droite, alors qu’elle refuse de faire de même lorsque l’extrême gauche cherche à paralyser l’économie, qu’elle encadre certaines émeutes, manipule le communautarisme ou refuse le verdict des urnes, ou plus simplement lorsqu’il faut dépasser les clivages et faire front commun pour sauver l’environnement et l’avenir des générations futures.


Les intérêts particuliers dépasseraient-ils alors les enjeux d'intérêt général ? 


Convenons aussi, qu’il est pour le moins hypocrite de se plaindre du dégoût croissant des français pour l’action politique, alors même qu’aucun mea culpa sur les erreurs commises n’a jamais été exprimé, qu’aucun travail explicatif n’a jamais été réellement mené et qu’aucun programme politique n’a jamais été entièrement détaillé, tant dans sa mise en œuvre, que pour ses finalités. Juste, on nous demande de valider les mandats sollicités, par notre vote contre un parti ou contre un candidat.


A ce stade, la politique est, elle aussi, en voie d’extinction !


Par ailleurs, ostraciser n’est pas régner et je suis quasi certain que le « problème » du FN serait depuis longtemps résolu, si les partis qui fixent les règles et se partagent le pouvoir lui avaient laissé une place dans la représentation territoriale et nationale. Sauf, bien sûr, si cela participe d'une stratégie d'éparpillement des voix.... Pour autant et pour qui suit un tant soit peu le parcours des hommes politiques, il n’aura pas échappé que, lorsque ces derniers ont à siéger dans des hémicycles où le consensus est un prérequis pour arriver à mettre en œuvre des politiques communes (je pense notamment au parlement européen ou aux conseils régionaux), la raison l’emporte à terme sur l’effet de tribune et le calcul politicien. 


Tout cela pour dire que je crains fort que le front « républicain », qui aura permis d’écarter le Front national, ne pousse ce dernier dans une radicalisation qui ne sera profitable à personne et ce, d’autant que la confrontation au sein des hémicycles PACA et NPDC se fera en l’absence criante des forces de gauche, verts compris, et aussi que ces grands absents auront intérêt à la surenchère pour se faire entendre tout au long de la durée du mandat, s'ils veulent avoir une chance de pouvoir prétendre se représenter dans 6 ans. Je ne sais pas vous, mais je ne voudrais pas être à la place de Christian Estrosi ou de Xavier Bertand....


Enfin, que dire encore, si ce n'est que le plus frappant dans ces élections aura été le contraste saisissant entre le déferlement de haine et d’hystérie collective - qui s’est immédiatement substitué au débat démocratique - et la chaine d’union qui s’est tenue au même moment à Paris, entre ennemis d’hier et d’aujourd’hui, au motif que les participants se réjouissaient tous ensemble d’être parvenu à se mettre d’accord pour lutter contre le réchauffement climatique et essayer de sauver notre maison commune. N’y-a-t-il pas là matière à méditer ?


N’y-a-t-il rien non plus à méditer, sur le fait que l’outrance verbale remplace désormais une bonne argumentation politique ?


D’autant que, si cette outrance verbale était autrefois confinée dans le périmètre des hémicycles, ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’elle se répand aussitôt comme une trainée de poudre sur les médias et réseaux sociaux. Allez donc expliquer ensuite les règles du vivre ensemble aux jeunes de nos quartiers… . Enfin, que sont donc les partis politiques devenus, pour qu’il faille être abonné à Facebook et Twitter pour avoir une chance de les contacter ou de se faire entendre ? Vous me direz, ceci expliquant sans doute cela, on ne s’étonnera plus que le détail des programmes politiques ne dépasse guère, eux aussi, les 140 caractères….


Elections après élections, le constat est donc toujours le même : les français en ont marre de la discordance qu'ils perçoivent entre la vérité et le verbe, ils en ont marre que les politiques partent du postulat que l’électeur n’est qu’un veau et amnésique de surcroit, ils en ont marre du dirigisme démocratique de partis qui ne dévoilent, ni qui ils sont réellement, ni qu’elles sont leurs analyses des problèmes auxquels nous sommes confrontés, ni ce qu’ils proposent réellement et surtout ce qu'ils s’engagent à faire pour nous, notre pays et ses territoires et enfin, les citoyens en ont marre de devoir constater que la politique ne se résume quasiment plus qu’à un plan de carrière individuel, qui s'alimente des combines électorales, du cynisme économique, des liens possibles avec les mafias de l’argent ou de l'immobilier et qui se soumet par paresse à la dictature de l’instant médiatique. Avec, au final, le constat que le conservatisme de la classe politique constitue en réalité le principal obstacle à un renouveau de la Politique, et par déclinaison du vivre ensemble.


Or, une trop grande partie de nos représentants semble oublier que l’économie et la politique obéissent toujours à leur maitre, qui est la société. Ce qui me fait dire qu'il faut revenir aux fondamentaux en exigeant des partis qu’ils se confrontent entre eux, non pas pour les intérêts liés au Pouvoir, mais pour l’intérêt d’un peuple, dont on constate qu’il n’est en fait courtisé qu’au moment des élections !


Tout le monde sait qu'il y a maintenant une faille abyssale entre la population et ceux qui sont censés la représenter. Ce qui pouse à se demander s’il ne faudrait pas que nous réfléchissions à une nouvelle forme de démocratie, une démocratie réelle, animée par des élus qui seraient reconnus pour leurs compétences et aussi connus comme étant des personnes pleines de bons sens, plus proche des vrais gens et de la vraie vie, que ceux qui font partie de cette élite auto-proclamée qui nous méprise sitôt les lumières de l'isoloir éteintes. Et surtout, il faudrait que ce soit des élus qui osent nous demander de nous prononcer sur des sujets précis et parfaitement explicités, quant à leur tenants et aboutissants.


En fait, il nous faudrait une démocratie directe et peu couteuse, qui pourrait être mise rapidement en œuvre au moyen des progrès réalisés par les nouvelles technologies. C'est une piste qui en vaut d'autres, non ?


Pour conclure, nous sommes au pied du mur et, soit nous parvenons à bâtir une société capable de résister aux défis auxquels nous sommes confrontés sur la base des valeurs universelles qui sont les nôtres, soit nous devrons nous résigner à la venue d’un monde d'obscurantisme, de barbarie et de désolation !


Gilles VAUCOULEUR


Rédacteur en chef du Forum Planète bleue




  

Gilles Vaucouleur/

 

de barbarie et de désolation !

Non à un monde d'obscurantisme

Gilles VAUCOULEUR

Président